Acte II - Au conseil scientique : Ne noyons plus le poisson, mais faisons des ronds sur le dos (rond ?) des doctorants
Compte-rendu de la délégation au Conseil Scientifique
Mardi 11 octobre 2011
Une délégation d’une dizaine de doctorants et enseignants, issus de plusieurs disciplines (Lettres, Philosophie, Arts du Spectacle, Géographie, Histoire, Droit) a été reçue ce mardi 11 octobre 2011 au Conseil Scientifique de l’Université, présidé par Bernard Laks.
Le conseil scientifique a été saisi des difficultés rencontrées par les 26 nouveaux doctorants contractuels. En effet, la présidence de l’Université refuse toujours à l’heure actuelle de délivrer des avenants à ces contrats, afin que ces nouveaux doctorants soient pourvus d’une charge d’enseignement, indispensable à leur formation au métier d’enseignant-chercheur.
Le président de séance, Bernard Laks, a maintenu la position de la présidence, en contestant le bien-fondé de certains arguments avancés par la délégation. Il a rappelé que, l’année dernière, le Conseil d’Administration, à l’initiative du Conseil scientifique, avait affirmé sa volonté de « conforter l’emploi scientifique des jeunes doctorants ».
Malgré cette déclaration d’intention, il a insisté sur l’impasse budgétaire dans laquelle se trouve l’Université. Il a rappelé la différence de coût entre le recrutement d’un doctorant et celui d’un vacataire : respectivement 90,40 euros/heure et 40 ,93 euros/h. La bonification des avenants aux contrats doctoraux s’élevant à 3140 euros/an et /avenant.
La situation des doctorants issus des Ecoles Normales Supérieures a été évoquée plus spécifiquement. Si le Ministère est censé devoir prendre en charge le surcoût que représentent ces contrats, M. Laks a rappelé que cette promesse n’avait pas été honorée.
Selon M. Laks, les contrats doctoraux n’ont pas été « distribués », mais seulement « ventilés ». Le 7 septembre, le collège des écoles doctorales s’est réuni : c’est seulement à partir du 8 septembre que des propositions d’emploi pouvaient être faites aux doctorants.
En outre, M. Laks a contesté le fait que la présidence aurait « refusé » de signer les avenants aux nouveaux contrats doctoraux. En effet, à ce jour, aucun avenant n’aurait été déposé au bureau de la présidence afin d’être signé. Il a également souligné que la question n’était pas celle de la signature des avenants, mais de savoir comment l’Université pourrait supporter financièrement la bonification que représente la charge d’enseignement des doctorants (anciennement monitorat).
La semaine dernière, la présidence a proposé aux directeurs d’UFR une « ventilation en stocks cumulés sur trois années » : il s’agirait d’assumer dans le budget 2012 114 avenants. Par comparaison, le nombre total de contrats doctoraux (hors contrats fléchés des doctorants issus des Ecoles Normales) est de « 163 ou 165 ». M. Laks conclut en affirmant que plus des deux tiers des contrats doctoraux se sont donc vus « proposer une bonification ».
En conclusion, il a rappelé que la présidence a proposé une réunion jeudi matin avec les directeurs d’ufr et les directeurs des écoles doctorales. Cette réunion a pour objectif de discuter la question suivante : dans le cadre d’un budget de l’Université qui baissera fortement cette année, comment pourra-t-on financer les bonifications des avenants aux contrats doctorants ?
L’argumentaire de M. Laks est donc fortement centré sur les questions budgétaires, en se défendant néanmoins de « faire des économies » au détriment des doctorants : il s’agirait pour l’Université de « contrôler son budget ».
Nous, doctorants, prenons acte des arguments avancés cet après-midi, et de l’insistance sur la question de la « réalité budgétaire ».
Nous sommes néanmoins surpris du manque de prise en compte des enjeux, urgents, concernant la rentrée universitaire – nombre d’entre nous ont en effet commencé à enseigner dès le 3 octobre –, mais aussi, à moyen et long terme, sur la signification de notre recrutement en tant que doctorants contractuels. L’attractivité de l’Université Paris Ouest Nanterre nous semble en effet gravement compromise, ainsi que la cohérence de la formation doctorale qu’elle dispense.
En outre, nous nous inquiétons de l’horizon qui se profile : recrutement massif de vacataires au statut précaire et non intégrés aux équipes de recherche, ainsi que charges d’enseignement supplémentaires pour les enseignants titulaires et les doctorants déjà engagés les années précédentes.
Nous appelons l’ensemble des équipes de recherche et d’enseignement à se mobiliser pour obtenir des réponses rapides et concrètes à ces questions. Lundi prochain se tiendra le Conseil d’administration de l’Université : rendez-vous devant le bâtiment B (heure à préciser).
Par ailleurs, il serait souhaitable que les doctorants concernés se fassent connaître, afin que nous puissions nous réunir et nous concerter – notamment pour savoir si nous devons ou non continuer à faire cours. Le syndicat des doctorants de Nanterre (ADN) pourrait servir de relais d’information et de communication (blog à cette adresse : http://doctorantadn.canalblog.com/).
Des membres doctorants de la délégation